Tout jeune, j’ai eu la chance de côtoyer d’immenses photographes, tels qu’ Helmut Newton, Jacques Henri Lartigue, Gisèle Freund ou Willy Ronis.
C’est tout d’abord comme laborantin photo (argentique) que j’ai pu les croiser.
J’avais le privilège d’être rentré dans l’un des laboratoires photographiques qui faisaient les tirages de tous ces grands de la photographie contemporaine.
Toutes ces rencontres m’ont naturellement donné l’envie de passer derrière l’objectif.
Mes premières photos étaient toutes en noir et blanc, cela me laissait le choix de faire mes propres tirages, avec les contrastes et les reliefs qui étaient les miens. J’aimais cette magie que seul le noir et blanc peut faire ressortir avec autant d’intensité. J’avais comme référence Jules Steinmetz, l’un des meilleurs tireurs photos de la place de Paris que j’observais dans la chambre noire du labo. Aujourd’hui je revois encore ses mains jongler avec les zones d’ombres, les contrastes que seul un maitre peut faire d’une photo « banale » pour en obtenir un tirage riche en émotion.
Sans exception, toutes ces personnes étaient d’un naturel bienveillant envers le petit jeune que j’étais.
A chacune de mes visites chez E. Newton face au parc du Luxembourg, je revois encore cet homme, dont j’ai compris bien plus tard, la chance que j’avais de pouvoir l’approcher, il était d’une gentillesse sans égale.
Jacques Henri Lartigue, celui qui avait photographié les plus grands de ce monde de la première moitié du 20ème siècle, me tenait la main et me disait de sa voix douce, de faire attention à ses négatifs, car ils étaient précieux. Aujourd’hui je mesure en effet à quel point ses photos étaient précieuses dans l’histoire de la photographie.
Par la suite, je me suis mis à la couleur et c’est seulement au début des années 2000 que je me suis mis au numérique, non sans mal. J’avais l’impression de trahir quelque chose d’une autre époque, cette époque qui marquera à tout jamais, l’histoire de la photo. Une fois apprivoisé le numérique j’ai vite cerné et ressenti ce que cela pouvait apporter à mon travail, à la fois une immédiateté et la possibilité de travailler les images en post-production.
Aujourd’hui, je travaille comme je le ferai en argentique, je retouche très peu mes photos.
Des vacances en famille à l’été 2017 m’ont donné envie de revenir hors saison pour y faire un travail autour de la lumière. Je voulais saisir des atmosphères différentes de ce que j’avais vu ici et là.
Cette île aux couleurs changeantes selon les saisons est une invitation au voyage intérieur. J’ai compris d’où venait cet attachement que les Rhétais peuvent éprouver au quotidien, chaque lever du jour est une ode au bonheur.
Depuis l’automne 2018, j’y vais régulièrement pour photographier ces instants de grâce que m’offre cette île aux multiples facettes.
Vivre au quotidien avec ceux que l’on aime, on finit par oublier qu’un jour une page se tourne. On s’est tous dit qu’on aimerait bien conserver la mémoire de la famille. Mais, pris par le temps, cette mémoire est bien souvent négligée. C’est pour cela que j’ai créé Cnotrehistoire.com en 2011 pour permettre de conserver, de traduire en images et en son le souvenir de ceux qui nous ont précédé et pour certains nous ont donné la vie.
A découvrir en suivant ce lien http://cnotrehistoire.com/
+33 6 63 92 70 57
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Crédit photo © Amanda Bronscheer
Crédit photo © Amanda Bronscheer